Généralités • Prise en charge non médicamenteuse • Prise en charge médicamenteuse
Généralités
Moyens thérapeutiques
Comme pour tous les troubles anxieux, la prise en charge du TAG repose sur deux types de moyens thérapeutiques :
- les traitements psychothérapiques (thérapies cognitives ou comportementales, les thérapies « self help », la psychothérapie analytique),
- les traitements médicamenteux (pharmacologiques).
Prise en charge non médicamenteuse
Les différentes approches non médicamenteuses
Différentes techniques peuvent être proposées de façon isolée ou associée, en individuel ou en groupe.
Les principales sont :
- la relaxation,
- les thérapies comportementales,
- les thérapies cognitives.
Relaxation
La relaxation est la technique la plus utilisée en médecine pour le traitement corporel de l’anxiété.
Relaxation : objectifs
Toutes les techniques visent à obtenir une détente neuromusculaire et une impression de calme intérieur.
Elles permettent un apprentissage contrôlé volontaire de la détente et un filtrage des pensées parasites.
La relaxation est utilisée comme méthode de gestion de l’anxiété au quotidien, le patient est invité à s’entraîner chez lui et à apprendre à adapter les méthodes de relaxation en fonction des circonstances et des symptômes anxieux rencontrés dans la vie quotidienne.
Thérapies comportementales
Elles combinent généralement plusieurs techniques, la relaxation et des techniques d’exposition.
L’exposition dans le TAG repose sur le même principe d’habituation que pour les phobies (voir chapitre spécifique pour plus de détails). A partir d’une hiérarchie des soucis et des problèmes qu’il redoute ou qu’il anticipe, le patient est invité à s’exposer à cette pensée pendant environ 20 minutes. Ainsi de façon graduée, les différents thèmes seront abordés.
Thérapies cognitives
La plupart des techniques proposées reposent, très schématiquement, sur deux temps : l’identification des pensées négatives et la modification des pensées automatiques et des croyances erronées.
Ces pensées ne sont pas toujours faciles à identifier parce qu’elles tendent à être habituelles et crédibles et qu’elles n’attirent pas l’attention.
Deux types de distorsions peuvent être mises en évidence et travaillées par la suite : la première concerne la surestimation de la probabilité de survenue d’un évènement négatif, et la seconde est l’évaluation d’un évènement mineur comme potentiellement menaçant.
Thérapies cognitives : objectif
Le but de la restructuration cognitive est d’aider le patient, une fois qu’il a identifié ses pensées automatiques négatives, à les remplacer par des pensées plus réalistes.
A partir du travail avec le thérapeute, le patient – entre les séances – est invité à noter et à tenter de modifier ses pensées automatiques.
Thérapies de type « self-help »
Face à la demande croissante de prise en charge en TCC (thérapies cognitivo-comportementales) de patients anxieux et l’insuffisance de thérapeutes et de structures, s’est développée une approche d’information et d’autothérapie dans une perspective d’éducation de la santé.
Les programmes de « self-help » incluent différents supports tels que manuel, CD, CD-ROM ou DVD pour une utilisation informatique.
Certains programmes sont axés sur l’information avec éventuellement un apprentissage de la relaxation et des conseils pratiques et d’autres représentent une véritable méthode d’apprentissage de la TCC.
Ces programmes commencent seulement à être évalués, c’est pourquoi leur efficacité n’a pas encore pu être établie.
Psychothérapie analytique
Elle peut être indiquée après avis spécialisé, notamment en cas de trouble de la personnalité, et en fonction de la demande spécifique du patient.
Il s’agit d’une démarche qui s’envisage uniquement sur du long terme, en général sur plusieurs années.
Prise en charge médicamenteuse
Antidépresseurs
Lorsqu’un traitement pharmacologique est nécessaire, les antidépresseurs sont considérés comme les traitements de première intention.
Les antidépresseurs ayant l’autorisation de mise sur le marché dans le traitement de l’anxiété généralisée sont :
- les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) comme la paroxétine, l’escitalopram,
- les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA) comme la venlafaxine (anxiété généralisée évoluant depuis au moins 6 mois).
Antidépresseurs : durée du traitement
La durée du traitement est d’au moins 6 mois, voire plus dans les formes chroniques et récidivantes.
Il est indispensable de s’informer préalablement sur la durée du traitement et accepter de le prendre sur plusieurs mois car un traitement de quelques jours à quelques semaines ne sert le plus souvent à rien.
Lorsque le traitement doit être arrêté, cela doit se faire progressivement.
Anxiolytiques
Certains anxiolytiques comme la buspirone ou la prégabaline ont également l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans le traitement du trouble anxieux généralisé.
Les benzodiazépines sont indiquées dans le contrôle rapide de l’anxiété sur des périodes ne dépassant pas 12 semaines, du fait des inconvénients liés à leur utilisation prolongée :
- surconsommation,
- risque de dépendance,
- troubles mnésiques (troubles de mémoire),
- troubles de la concentration,
- somnolence,
- effets paradoxaux à type d’irritabilité,
- confusion,
- désinhibition.
Ils peuvent donc être utilisés pour des périodes courtes d’exacerbation anxieuse, en association avec le traitement de fond, qu’il soit médicamenteux ou psychothérapique.