Transports en commun, festivals en plein air, plages, marchés, visites touristiques….il est assez difficile en été d’échapper à la foule et aux espaces publics. C’est d’ailleurs à ce moment de l’année que les agoraphobes peuvent avoir des difficultés à affronter les places publiques bondées de touristes. Focus sur ce trouble psychologique, l’agoraphobie touche presque 2 % de la population mondiale.
Mieux connaître l’origine et les symptômes de l’agoraphobie
Même si ce trouble psychologique est constant dans le temps pour certaines personnes, il peut néanmoins être ponctuel chez certaines personnes.
L’agoraphobie est une peur des endroits où il serait difficile ou gênant de s’échapper ou d’être secouru. Finalement, c’est une phobie dans laquelle l’individu pense ne pas pouvoir trouver de l’aide et/ou de la sécurité à l’endroit où il se trouve.
À savoir ! Certaines personnes sont plus susceptibles de développer des phobies que d’autres. En effet, Chez ces personnes, les deux amygdales, structures cérébrales chargées de repérer les situations dangereuses, s’activent plus facilement à la vue d’un élément stressant. L’amygdale est essentielle pour ressentir et percevoir chez les autres certaines émotions. L’amygdale module toutes nos réactions aux événements qui ont une grande importance pour notre survie. Des travaux récents ont montré que la pratique de la méditation calme les phobies en agissant sur l’amygdale.
En général, ce trouble psychologique identifié depuis 1872 par le neurologue et psychiatre Carl Westphal se déclenche à la suite de certains événements :
- Un stress traumatique (attentats, accidents de la route, conflits armés etc.) ;
- Une suite d’événements éprouvants pour sa vie personnelle ou professionnelle (divorce, maladie, décès d’un proche, perte d’emploi, etc.)
- Une peur intense (agressions verbales dans la rue, accidents de la route etc.).
En réalité le problème n’est pas à l’extérieur de l’individu, c’est à dire dans des lieux anxiogènes, mais à l’intérieur de lui. Cette phobie lui fait perdre tout contrôle sur son corps et son esprit jusqu’à développer une crise de panique caractérisée par :
- Des palpitations cardiaques ;
- Une sensation d’étouffement et des difficultés à respirer ;
- La survenue de sueurs ou de tremblements ;
- Un sentiment de devenir fou et/ou que la réalité du monde n’existe pas ou est déformée.
Comment la psychanalyse interprète-t-elle l’agoraphobie ?
Pour les psychanalystes, toutes les phobies sont la manifestation d’un déficit d’amour et de confiance en soi. Ce manque trouve souvent son origine dans une enfance marquée par l’absence d’une présence rassurante.
Toutes les personnes agoraphobes ont peur de perdre le contrôle sur leur vie quotidienne et leur trouble vient leur rappeler qu’ils ne peuvent pas tout maîtriser.
Selon Sigmund Freud, les lieux publics sont des lieux de dangers pour deux raisons. D’une part, ce sont des sphères d’interdits et d’autre part, des espaces de tentations et de désirs. La phobie est donc un rempart qui permet à la personne de se protéger de ces dangers. C’est comme si une part de l’inconscient optait pour l’agoraphobie pour se protéger de ses pulsions et impulsions.
La psychanalyse nous apprend ainsi que les phobies sont des messages à décrypter qui révèlent des vérités que nous ne souhaitons pas évoquer et comprendre.
Se faire aider par la thérapie cognitive et comportementale pour surmonter son agoraphobie
Les psychothérapeutes pratiquant la thérapie cognitive et comportementale (TCC) peuvent également traiter le trouble de l’agoraphobie.
Pendant quelques semaines à plusieurs mois, le patient est exposé progressivement à l’objet de sa peur, jusqu’à sa disparition. C’est comme si le thérapeute souhaitait apprendre à son patient à développer de nouveaux mécanismes de défense lui permettant de mieux comprendre le processus d’agoraphobie qui se met en place.
Le psychothérapeute aide le patient à effacer ses fausses croyances et à adapter un comportement physique et psychique qui lui permettra de surmonter sa peur.
Contrairement à la psychanalyse, il ne s’agit pas ici de décrypter le message caché porté par l’agoraphobie, mais d’apprendre à la surmonter.
Julie P. Journaliste scientifique