Depuis deux ans, le moral des Français a été mis à rude épreuve par la pandémie de Covid-19. En effet, beaucoup d’entre eux se retrouvent aujourd’hui en difficulté ou en détresse psychologique. Conscient du problème, l’Etat a créé « MonPsy », un dispositif d’accompagnement psychologique remboursé par l’Assurance Maladie. La plateforme est enfin disponible. Zoom sur les modalités de ce nouveau service.
« MonPsy » : un nouveau dispositif d’accompagnement psychologique
Les assises de la santé mentale et de la psychiatrie du mois de septembre 2021 avaient été l’occasion pour le Président Macron d’annoncer la création d’un dispositif d’accompagnement psychologique remboursé par l’Assurance Maladie. Intitulé «MonPsy», ce dispositif est disponible dès le mardi 5 avril 2022.
Ainsi, depuis le 17 février dernier, une plateforme de candidatures destinée aux psychologues volontaires est disponible en ligne. L’objectif affiché ? Constituer un annuaire national qui permettra aux personnes en souffrance psychique de trouver un psychologue.
À savoir ! Les psychologues souhaitant participer au dispositif peuvent candidater ici
Concrètement, « MonPsy » constitue un dispositif de 1er recours qui vise à devenir pérenne et poursuit plusieurs objectifs :
- Alléger la charge de travail des médecins généralistes qui manquent souvent de temps en cabinet pour traiter la souffrance psychologique de leurs patients.
- Diminuer des délais d’attente en centres médico-psychologiques.
- Construire avec les psychologues un parcours en santé mentale.
Une cible large mais des conditions de prise en charge
Actif dès aujourd’hui, le dispositif « MonPsy » permettra aux patients en souffrance psychique de bénéficier d’une prise en charge psychologique remboursée par l’Assurance Maladie.
Ainsi, cette prise en charge est effective sous certaines conditions :
- Le patient doit être âgé de plus de 3 ans et souffrir de troubles dépressifs et anxieux d’intensité légère à modérée.
- Il doit être adressé par prescription médicale (d’un généraliste, pédiatre, gériatre, médecin scolaire, de PMI…).
- Le patient doit consulter l’un des psychologues partenaires du dispositif.
- Huit séances maximums par an pourront être prises en charge.
À savoir ! La première séance prend la forme d’un entretien d’évaluation. En effet, elle permet d’adapter les sept séances suivantes aux besoins réels du patient.
A la suite d’une première consultation chez le médecin, les patients pourront trouver les coordonnées des psychologues partenaires dans l’annuaire accessible sur le site monpsy.sante.gouv.fr. En effet, le remboursement des séances pourra débuter dès l’ouverture de l’annuaire. En revanche, ce dispositif n’inclut pas les personnes ayant des tendances suicidaires. Ces dernières sont invitées à contacter le numéro national de prévention du suicide (3114).
Une prise en charge 100% remboursée
En pratique, le patient devra régler directement le psychologue à raison de 40€ pour l’entretien d’évaluation et de 30€ pour chaque séance de suivi. Le psychologue lui remettra alors une feuille de soins qu’il devra envoyer à son organisme d’assurance maladie accompagnée du courrier d’adressage (après chaque séance ou à la fin de plusieurs séances). Le patient sera alors remboursé par son organisme d’assurance maladie (à hauteur de 60%) et par sa complémentaire ou sa mutuelle (à hauteur de 40%).
À savoir ! Dans certains cas, le patient n’aura pas besoin de procéder à l’avance de frais (bénéficiaire de la Complémentaire Santé Solidaire, de l’Aide Médicale d’Etat, Affection de Longue Durée ou accident causé par un tiers, maternité (à partir du 6ème mois de grossesse, accident du travail ou une maladie professionnelle (AT-MP)).
Si ce dispositif a le mérite d’exister, il ne fait pourtant pas l’unanimité chez les psychologues. Certains désapprouvent en effet le passage obligatoire par un médecin généraliste. D’autres estiment que les tarifs des séances sont peu attractifs. Le Ministère de la Santé précise donc que « MonPsy » fera l’objet d’un suivi attentif ainsi que d’un rapport d’évaluation d’ici 2024 en vue d’éventuels ajustements.
Publié le 1er mars février 2022 par Déborah L., Docteur en Pharmacie. Mis à jour le 5 avril 2022 par Alexia F., Docteure en Neurosciences
– MonPsy. monpsy.sante.gouv.fr. Consulté le 25 février 2022.
