Les patients atteints de cancer, et leur entourage, sont confrontés à des situations difficiles, pouvant engendrer une souffrance psychique. Celle-ci peut se traduire par de l’anxiété, voire une dépression. Cette souffrance doit être prise en charge. Pour améliorer la qualité de vie des malades, mais aussi parce qu’elle peut nuire au suivi du traitement.
Cancer : des moments critiques
La souffrance psychique est loin d’être anecdotique chez le patient cancéreux ; 15 % d’entre eux souffrent en effet de dépression avérée et 25 % rapporte au minimum un état anxieux. Mais le mal-être psychique peut aussi se manifester par de l’irritabilité, de l’agressivité ou des symptômes psychosomatiques (comme des maux de ventre ou des palpitations).
Lors de cancer, certaines situations sont plus à risque de déclencher de l’anxiété. Il s’agit :
- Des périodes d’attente et d’annonce du diagnostic ;
- Des chirurgies mutilantes ;
- Du retour à domicile ;
- De la réalisation de bilans de suivi après rémission ;
- Des rechutes ;
- Du retour au travail.
Également, des éléments comme un jeune âge, un isolement social, des antécédents psychiatriques ou des soucis financiers ou familiaux peuvent majorer le risque d’apparition d’un état dépressif.
Souffrance psychique : une prise en charge à ne pas négliger
En Janvier 2018, l’INCa (Institut National du Cancer) a émis des recommandations pour les professionnels de santé impliqués dans le parcours de soins du patient atteint de cancer, afin de mieux repérer et traiter cette souffrance psychique. Il leur est notamment demandé d’être vigilant sur les périodes critiques et les facteurs favorisants individuels.
L’INCa rappelle que cette recherche de souffrance psychique chez les malades passe essentiellement par l’écoute. Les soignants peuvent bénéficier de formations destinées à les aider à développer leur compétence pour repérer et évaluer l’anxiété des patients.
L’évaluation de cette détresse peut également faire appel aux outils plus ou moins standardisés.
À savoir ! Peu de ces outils sont validés en France. Le PO-Bado (pour PsychoOncology-Basic documentation) est un guide d’entretien semi-directif pour les infirmiers (ères) et manipulateurs (rices) électroradiographiques, visant à les aider à identifier les patients à diriger vers un psychiatre.
L’INCa souligne qu’il est important de reconnaître la souffrance psychique du patient comme légitime et d’appréhender sa demande d’accompagnement afin de le guider vers une prise en charge psychologique.
Isabelle V., journaliste scientifique