Qui n’a jamais craqué devant un cornet de frites, des churros ou des beignets tout chauds ? Aussi appétissantes que réconfortantes, les fritures occupent une place de choix dans le régime alimentaire de nos sociétés modernes. Mais saviez-vous que la consommation excessive de fritures pourrait avoir un impact sur votre santé mentale, notamment en ce qui concerne les troubles anxio-dépressifs ? C’est ce que suggère une récente étude chinoise qui met en évidence le lien entre la consommation de fritures et les problèmes de santé mentale, tels que la dépression. Afin de prévenir ces troubles, il est recommandé de réduire la consommation de fritures. On fait le point
Friture : un mode de cuisson pas si anodin pour la santé
Aussi appétissantes que réconfortantes, les fritures occupent une place de choix dans le régime alimentaire de nos sociétés modernes. Frites, beignets, churros, poisson et poulet frits constituent autant de tentations auxquelles il semble difficile de résister au quotidien. Et les restaurants, fast-food et snacks en tous genres l’ont bien compris.
Apprécié des plus jeunes, ce mode de cuisson peut pourtant se révéler dangereux pour la santé. En modifiant la composition nutritionnelle de l’aliment, la friture produit en effet des substances chimiques préoccupantes, parmi lesquelles l’acrylamide, qui se retrouvent dans les aliments frits. Des études épidémiologiques ont déjà suggéré que la consommation d’acrylamide pouvait constituer un facteur de risque d’obésité, de syndrome métabolique, de pathologie cardiovasculaire et de troubles neurologiques.
Mais jusqu’à présent, peu d’études se sont penchées sur lien possible entre l’acrylamide et le risque de dépression ou d’anxiété sur le long terme. Dans ce contexte, des chercheurs chinois ont mené une étude sur le sujet.
À savoir ! Des études ont récemment démontré que l’alimentation « occidentale », riche en aliments frits ou transformés, céréales raffinées, produits sucrés était associée à une augmentation du risque de dépression et d’anxiété.
Friture et dépression : La consommation de fritures augmente-t-elle les risques de troubles anxio-dépressifs ?
Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont analysé les données de santé de plus de 140 000 personnes sur 11 ans. Ils ont ainsi constaté que la consommation régulière d’aliments frits était fortement associée à un risque accru d’anxiété (+12 %) et de dépression (+7 %). Parmi les aliments, les pommes de terre frites présenteraient un risque de dépression supplémentaire de 2 % par rapport à la viande blanche frite. Ce lien serait enfin plus prononcé chez les hommes, et plus généralement chez les jeunes.
Les scientifiques ont ensuite rapproché ces résultats de ceux d’une étude expérimentale menée sur des poissons-zèbre soumis à une exposition chronique à l’acrylamide, l’une des substances chimiques préoccupantes issues de la friture. Le comportement des poissons en a été modifié avec réduction de leurs facultés d’exploration et de sociabilité. Préférant l’obscurité, ces derniers sont en effet restés proches des parois de l’aquarium dans lequel ils se trouvaient.
Forts de ces observations, les scientifiques soutiennent l’idée selon laquelle l’exposition chronique à l’acrylamide provoquerait un stress oxydatif et une neuro-inflammation, à l’origine de troubles métaboliques cérébraux et de comportements anxio-dépressifs. S’ils admettent que lien de causalité entre friture et dépression reste à approfondir, ils recommandent néanmoins à la population de réduire sa consommation de fritures afin de préserver sa santé mentale et physique.
Déborah L., Docteur en Pharmacie
– Les frites, ce n’est pas si bon pour le moral. www.jim.fr. Consulté le 15 mai 2023.